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legrandvizir
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Creation: 28/01/2010 18:27
Update: 28/01/2010 18:33
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bandu2 : menu_arrow.gif Article: un roman - 28/01/2010 18:33

Chapitre I Chaque fois qu’il passe devant ce magasin, les palpitations de son cœur s’énervaient, sa gorge se resserrait et la salive se dépérissait dans son gosier. Ses joues s’embourbaient et son humeur se perturbait, au demeurant, son état d’âme changeait. Il n’avait jamais essayé de connaître les raisons de ce chaos. Ce lieu lui semble un triangle de Bermudes le guettant à chaque passage par-là, et lui créant un sentiment vague qui l’attirait. Et malgré ce bouleversement, il n’eut presque point l’idée de rectifier son itinéraire. Au contraire, il insista en allant au travail ou en rentrant, de traverser la rue pour friser ses façades. C’était devenu chez lui un rituel de son vécu quotidien dont il ne pouvait que péniblement se passer. Ce n’était pas une boutique extraordinaire, ni extravagante à l’instar des établissements que l’on voyait dans les grandes avenues. Ceux portant de gros numéros en cuivre encaustiqués, et dont les devantures présentaient délibérément peu de marchandises, parfois banales qu’on peut trouver dans la supérette du coin, mais seul les prix faisaient la différence. Des «échoppes » inaccessibles dont les vertigineuses factures pouvaient épuiser in extenso les prestations mensuelles. En plus de cela, des vendeuses qui sont chargées de l’accueil - pas des vendeurs, l’on a besoin du sourire féminin, c’est conseillé par le marketing- astreignant avec prévenance le client à parler français, et par affectation, il consentit afin de faire preuve de son statut de fréquenter ces endroits, et par la même occasion lui procurer le sentiment, voire éphémère, d’appartenir à la jet- société. C’était une mercerie qui n’avait rien à voir avec ces commerces de haut standing. Elle vendait des boutons, du fil, des aiguilles, des dentelles, des rubans. Elle avait des portes dont les carreaux vitrés étaient ornés de rideaux en tissu fin laissant transparaître des articles de couture étalés sur les étagères. Cependant, ce local le rendait maussade et lugubre en dépit de la simplicité de l’endroit. Mais Ce jour là, il alla combattre sa timidité, et décida de le visiter le soir, maintenant il n’avait plus le temps de le faire, il était déjà l’heure d’aller au travail. Il continua son chemin jusqu’à la station de bus. En attendant, le cœur saumâtre, il se demanda «Pourquoi n’ai-je pas de voiture comme la plupart de mes collègues ? Ne perçois- je pas des appointements identiques aux leurs ? Peut-être ne - suis pas plus ancien qu’eux ? Sont-ils issus des familles aisées ? Je ne le pense pas. La plupart de leurs familles, d’après ce que j’ai entendu, avaient émigré de la campagne, notamment lors des années de sécheresse qu’a connues le pays, et qui les a presque réduites au seuil de l’indigence. Elles s’étaient installées dans les quartiers bas de la ville, mais conscientes de la nécessité d’instruire leurs enfants. Ainsi, en grandissant, la majorité de ces enfants subvenaient actuellement aux charges de leurs familles ». Ses collègues faisaient partie de la trempe de ces enfants. Il était sûr que ceux possédant des voitures, avaient d’autres revenues, outre que leur salaire, dont il ignorait la source, mais n’avait jamais eu l’audace de s’informer auprès d’eux, il considérait cela comme une sorte d’ingérence dans la vie privée des autres, et qu’il serait si incommode de poser de telles questions. Entre autres, sa timidité l’empêchait d’agir ainsi. Il était distant même dans son travail, mais cela ne l’avait nullement empêché de le faire convenablement. Il exécutait tout ce que lui demandait le patron de la boîte en toute servitude et docilité sans jamais contester ni demander la raison. Il était, au contraire ravi de remplir sa fonction, car on l’avait toujours conseillé que s’il voudrait la préserver, il était tenu de garder le silence et de ne jamais se plaindre même auprès de soi, ni de faire des confidences à un collègue au sujet d’un supérieur ou des conditions de travail. Et durant toutes ces années, il avait appliqué fidèlement ces consignes, ce qui lui avait permis une expérience considérable dans son domaine de travail à tel point que personne dans la boîte n’excellât autant que lui dans la nature de ses fonctions, et par-là, l’établissement n’arrivait pas à se passer de ses services. Et si une fois, il s’avisa de solliciter une mutation ou un transfert, sa requête fut souvent défavorablement paraphée. Aussi avait-il gardé son poste durant longtemps. Enfin, voilà le bus qui arrive, il prend son billet, Il n’avait pas droit à la carte, c’était réservée uniquement aux étudiants, aux élèves et à certaines catégories de fonctionnaires et ouvriers dont il ne faisait pas partie. C’est ce qu’on lui a dit à la régie urbaine de transport, une fois qu’il leur avait rendu visite.